L’impact de la construction durable sur la gestion des forêts françaises

21 juillet 2025 Non Par alsasys
L’impact de la construction durable sur la gestion des forêts françaises

La construction durable transforme profondément notre rapport aux forêts françaises. Face aux enjeux climatiques actuels, la filière bois s’adapte pour répondre à une demande croissante de matériaux écologiques tout en préservant les écosystèmes forestiers. Cette évolution implique de repenser nos méthodes de gestion forestière et d’assurer une traçabilité rigoureuse du bois utilisé dans le secteur de la construction.

L’évolution des pratiques forestières face à la demande en matériaux écologiques

Les forêts françaises, qui couvrent aujourd’hui 31% du territoire avec 17,3 millions d’hectares, constituent une ressource précieuse pour la transition écologique. La filière bois doit s’adapter aux nouveaux besoins de la construction verte tout en faisant face aux défis du changement climatique qui fragilise nos forêts.

Les nouvelles méthodes de sylviculture adaptées à la construction verte

Face aux exigences de la construction écologique, les pratiques sylvicoles évoluent. La gestion durable des forêts s’oriente vers des modèles comme la futaie irrégulière qui favorise la biodiversité et le stockage de carbone. Ces approches alternatives à la monoculture participent à la résilience forestière. Les formations régulières organisées par le codefa auprès des professionnels de la sylviculture contribuent à diffuser ces nouvelles pratiques. Ce comité dédié au développement des forêts et de la construction bois joue un rôle clé dans l’adaptation des méthodes de gestion aux besoins de la filière construction.

La traçabilité du bois: un enjeu pour la filière construction

Pour garantir l’utilisation de matériaux responsables dans la construction, la traçabilité du bois devient primordiale. Les certifications forestières comme FSC et PEFC se développent pour attester de l’origine durable des produits bois. Malgré le potentiel des forêts françaises (3ème volume en Europe avec 2 935 millions de m³), le secteur fait face à un morcellement forestier important: 75% des forêts sont privées, détenues par environ 3,5 millions de propriétaires, avec des parcelles moyennes de moins de 4 hectares. La collaboration avec le codefa a permis de renforcer les liens entre propriétaires forestiers et acteurs de la construction, facilitant ainsi l’accès à une ressource locale tracée. Cette démarche valorise les bois feuillus français qui représentent 67% de notre patrimoine forestier.

La transformation du paysage forestier français avec l’essor du bâtiment responsable

La forêt française a connu une expansion remarquable, doublant sa superficie depuis 1850 pour atteindre 17,3 millions d’hectares, soit environ 31% du territoire métropolitain. Cette évolution s’inscrit dans un contexte où la demande pour des matériaux de construction écologiques augmente, transformant progressivement le rapport entre le secteur du bâtiment et nos forêts. Le bois, matériau naturellement renouvelable, présente des qualités techniques indéniables : résistance au feu, légèreté, modularité et polyvalence. À cela s’ajoute sa capacité à stocker le carbone, un mètre cube de bois emmagasinant une tonne de CO2 pendant sa durée de vie tout en évitant l’émission d’une tonne de CO2 fossile.

La diversification des espèces plantées pour répondre aux besoins de la construction

Face aux mutations climatiques et aux attentes du secteur de la construction, la composition des forêts françaises évolue. Actuellement, notre patrimoine forestier se caractérise par une grande richesse avec 190 espèces d’arbres réparties en 67% de feuillus, 21% de résineux et 12% de forêts mixtes. Cette diversité reflète la géographie variée de la France, où relief, climat et traditions sylvicoles régionales façonnent des paysages forestiers distincts, au point que l’on distingue 16 territoires forestiers homogènes selon leurs essences. La filière bois, qui génère 440 000 emplois, s’adapte progressivement pour valoriser cette variété d’essences, notamment les feuillus français, traditionnellement moins utilisés dans la construction que les résineux. Cette diversification répond à un double enjeu : satisfaire les besoins techniques de la construction moderne tout en développant la résilience des forêts face au changement climatique, alors que les températures ont dépassé de 2,3°C la normale en 2020 et que les risques d’incendies augmentent.

Les certifications forestières comme garantie d’une exploitation raisonnée

Dans ce contexte d’utilisation accrue du bois dans la construction, les certifications forestières FSC et PEFC jouent un rôle fondamental. Elles établissent des standards pour une gestion forestière respectueuse des écosystèmes, garantissant aux consommateurs et professionnels du bâtiment que les matériaux proviennent de forêts gérées durablement. Ce système devient particulièrement pertinent quand on considère que 75% des forêts françaises sont privées, détenues par environ 3,5 millions de propriétaires, avec des parcelles souvent réduites (moins de 4 hectares en moyenne). Seulement 27% de ces forêts privées bénéficient d’outils de gestion durable, révélant un potentiel d’amélioration majeur. Les modèles de gestion varient entre la futaie régulière, parfois en monoculture, et la futaie irrégulière qui favorise la biodiversité et le stockage de carbone. Pour faciliter cette transition vers une exploitation raisonnée, des organisations comme le Codefa, créé en 2015, œuvrent à la promotion de pratiques durables et à la formation des professionnels, tandis qu’une douzaine de marques et labels régionaux valorisent les filières bois locales, réduisant ainsi l’empreinte carbone liée au transport des matériaux.